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Le jatropha, de l’huile pour les biocarburants et du tourteau pour nourrir les animaux d’élevage – Gestion des risques aux bons endroits

 

La demande en gazole continue à croître.  Son prix est par conséquent élevé.  Cet effet est encore plus marqué dans les régions à forte population, celles qui montrent une grande dépendance aux sources de pétrole étrangères, et les régions reculées telles que les îles d’Hawaii.  À titre d’exemple, vous pouvez comparer les prix du gazole à Hawaii et dans l’Iowa.

On rencontre des situations similaires en ce qui concerne l’alimentation – un gallon (env. 3,8 L) de lait bio à Hawaii coûte autant qu’une bouteille de vin, et le lait non bio y vaut presque le double par rapport au même volume dans la ville de New-York.  Dans le même ordre d’idées, Hawaii ne possède plus que deux exploitations de vaches laitières sur les îles, qui dépendent de l’importation de divers ingrédients pour la nourriture des animaux.  La plus grande partie du lait provient de Californie.

Les zones isolées ayant une population importante, où il y a de la demande pour certains produits, représentent des opportunités intéressantes.  Le jatropha, une plante à fleurs originaire des tropiques (voir illustration ci-dessus), peut être utile dans ce type de situations.  Cette plante peut pousser dans des types de sols très variés, et se développer avec seulement 25 cm de précipitations par an.  En outre, le jatropha offre de hauts rendements au bout de 2-3 ans, et peut rester productif durant plusieurs décennies.  La semence possède une haute teneur en huile (nous avons des données indiquant une proportion de 39 % d’huile), qui peut être extraite et utilisée pour la production de biodiesel.

Après l’extraction d’huile, le gâteau obtenu peut être broyé en tourteau pour nourrir les animaux d’élevage.  Il semble important d’utiliser la variété non toxique de Papantla (Mexique) dans ce but, car elle contient naturellement peu d’esters de phorbol toxiques.  Cependant, même cette variété contient des antinutriments, tels qu’inhibiteurs de trypsines, lectines, et phytates.  Donc, il semblerait qu’un traitement thermique soit bénéfique pour tout tourteau de jatropha donné aux animaux.  Pourtant, une étude portant sur l’alimentation, effectuée sur des rats, a permis de déterminer que le tourteau de jatropha grillé n’était pas de qualité supérieure au tourteau non grillé, et l’un comme l’autre étaient de qualité inférieure au tourteau de soja (Panigrahi et al., 1984).  Dans l’étude, le grillage (chauffage à 200 oC pendant 30 minutes) a réduit la teneur en acides aminés du tourteau de jatropha.  Dans une étude plus récente, le chauffage (121 oC) avec ajout d’humidité pendant 15 minutes a réduit les antinutriments, mais ceci n’a que légèrement augmenté le taux de croissance des carpes d’élevage (en comparaison avec le tourteau de jatropha non chauffé).  Le chauffage pendant 45 minutes a réduit les performances de croissance ; ceci est probablement dû à une altération des protéines, car les taux de rendement des protéines ont diminué.

Il semblerait que l’extrusion à sec soit un choix plus judicieux pour la transformation du jatropha, non seulement pour nourrir les animaux d’élevage, mais aussi pour l’extraction d’huile.  L’extrusion à sec consiste en un traitement à haute température sur une courte durée (quelques secondes) qui rompt les parois des cellules des plantes et permet de libérer ce qu’elles contiennent (huile, protéines, et ainsi de suite).  Elle a été utilisée pendant des dizaines d’années pour la transformation du soja, et elle permet l’obtention de protéines et d’huile de haute qualité, avec une quantité moindre d’antinutriments.  Elle a également été associée avec succès au pressage mécanique de l’huile pour extraire l’huile de diverses cultures.

L’extrusion à sec génère de la chaleur uniquement grâce aux frottements (depuis l’intérieur de l’extrudeuse), et peut être utilisée pratiquement n’importe où dans le monde.  De plus, les extrudeuses à sec sont relativement peu onéreuses, faciles à exploiter, et leur coût d’entretien est peu élevé.  Elles ne requièrent pas de produits chimiques ni de solvants qui doivent être stockés et ensuite éliminés, et avec les presses à huile mécaniques qui extraient l’huile, elles constituent un choix de transformation très naturel.

Les systèmes de culture appropriés, tels que le jatropha, en combinaison avec l’extrusion à sec et l’extraction mécanique de l’huile, peuvent donc se révéler d’excellents choix pour gérer les risques liés aux incertitudes concernant le carburant et la nourriture dans les régions du monde touchées par ces problèmes.  Le groupe R&D d’Insta-Pro International serait heureux de collaborer avec des parties intéressées, comme nous le faisons déjà pour l’extraction mécanique de l’huile de jatropha à l’Oceanic Institute à Hawaii.  Des accords mutuellement avantageux pourraient être passés si, par exemple, des graines de jatropha (ou d’une plante similaire, comme le pongamia) pouvaient être envoyées à notre centre R&D sur l’extrusion-pressage d’huile, en banlieue de Des Moines, dans l’Iowa.   Veuillez nous contacter pour que nous puissions en discuter.

Référence : Panigrahi, S., B.J. Francis, L.A. Cano, et M.B. Burbage. 1984. Toxicity of Jatropha Curcas Seeds from Mexico to Rats and Mice. Nutrition Reports International. 29(5):1089

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